Préserver les zones humides

Préserver les zones humides : Article plus détaillé : Qu’Est-ce qu’une zone humide ?

Documentation issue du Forum des Marais Atlantiques, 2013. Boîte à Outils “Zones Humides”, Agence de l’eau Seine-Normandie, 240 p.

Crédit photographiques : FMA

Zone humide : Définition exacte.

Les zones humides sont des écosystèmes à l’interface entre les milieux terrestres et aquatiques (eau douce ou marine) caractérisés par la présence d’eau plus ou moins continue. En droit français, les zones humides sont définies comme “des terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire.
La végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année” (article L. 211-1 du Code de l’environnement). Il existe une grande diversité de zones humides liée aux différences de climat, de nature géologique, d’origine des entrées d’eaux et d’écoulements dans le milieu. On en trouve à l’intérieur des terres (les bordures de lacs et de cours d’eau, les bras morts, les mares, les marais intérieurs, les landes humides, les tourbières, les forêts et les prairies humides) mais aussi sur le littoral, soumises à l’influence marine (les marais littoraux, les prés salés, les vasières, les estuaires et lagunes). En France, la majorité des zones humides a été modifiée, modelée, voire créée par l’Homme.

Les fonctions d’une zone humide :

Grâce aux processus naturels se déroulant en leur sein, les zones humides assurent des fonctions de trois types : hydrologiques, épuratrices et écologiques. Ces fonctions peuvent aussi être présentes dans d’autres écosystèmes. L’originalité des zones humides réside dans l’importance de leurs fonctions, bien que toutes ne les possèdent pas.

Fonctions hydrologiques :
En stockant et transférant l’eau qui les traverse, les zones humides constituent de véritables éponges à l’échelle du bassin versant. Ainsi, elles assurent d’importantes fonctions hydrologiques comme la régulation naturelle des inondations, la diminution des forces érosives, le soutien des cours d’eau en période d’étiage et la régulation des vidanges des aquifères.

Fonctions épuratrices :
Le passage de l’eau dans les zones humides permet à ces dernières d’assurer des fonctions épuratrices ou biogéochimiques comme la rétention de matières en suspension, la transformation et la consommation des nutriments et des toxiques et le stockage du carbone. Ainsi, elles ont un rôle de filtre fondamental pour la qualité de l’eau. En effet, au sein des zones humides, des processus complexes de fixation dans les sédiments, de stockage dans la biomasse végétale et de transformations bactériennes permettent des abattements de concentrations de nutriments (matières organiques, nitrates, phosphore) et de composés toxiques des eaux polluées (pesticides, PCB, HAP, solvants, métaux lourds, etc.).

Fonctions écologiques :
D’un point de vue écologique, les zones humides sont des écosystèmes riches et complexes, qui offrent des conditions de vie favorables à de nombreuses espèces. En effet, bien qu’elles ne représentent que 5 à 10 % du territoire, elles abritent 35 % des espèces rares et en danger. En France, la moitié des oiseaux et un tiers des espèces végétales dépendent de leur existence. De plus, ces milieux permettent une importante production de biomasse et jouent un rôle primordial de corridor écologique.