Restaurer les milieux

Restaurer les milieux : Restaurer les rivières

Nos actions :

12.06.2023
Travaux
Restauration du ruisseau de Bard-lès-Pesmes à Bresilley (2021)
Syndicat Mixte d’Aménagements de la Moyenne et Basse Vallée de l’Ognon a lancé fin 2021 les travaux de reméandrement du ruisseau du Cassis et du ruisseau de Bard-les-Pesmes. Cette restauration a eu lieu sur la commune de Bresilley, en Haute-Saône. L’objectif est de permettre aux cours d’eau de retrouver leurs lits d’origine avec des méandres correspondant au fonctionnement naturel du milieu. Ces travaux permettront à terme également la création d’une importante zone humide à proximité de la rivière Ognon, synonyme de ralentissement de la force motrice de l’eau, d’une meilleure infiltration de l’eau dans les sols et d’un retour certain de la biodiversité des milieux humides.
25.11.2021
Evênement
Signature de l’avenant au contrat de rivière
Vendredi 19 novembre 2021, au camping de Bonnal, a eu lieu la signature de l’avenant au contrat de rivière. L’événement regroupait les partenaires chargés de mener à bien des actions de préservation des milieux aquatiques de la vallée de l’Ognon pour les 3 prochaines années. Cet avenant permet…
20.03.2022
Études et suivis
Etude diagnostique du ruisseau du Crenu
Le ruisseau du Crenu : Le Crenu est un affluent situé en rive gauche de l’Ognon, dans le département du Doubs (25), sa confluence se situe sur la commune d’Avilley après avoir parcouru près de 12 kilomètres de linéaire. Ce cours d’eau qui représente un fort potentiel piscicole en…
01.02.2022
Travaux
Travaux Crenu 1ère phase (2020-2021) : Secteur de Rognon
Suite au diagnostic engagé par la Communauté de Communes des Deux Vallées Vertes, une première phase de travaux a été menée par le SMAMBVO sur le secteur de Rognon (tronçons 3 et 4 du Crenu) en juillet 2020 qui ressortait comme un secteur très perturbé écologiquement. Les travaux visaient principalement…
03.08.2023
Travaux
Travaux Crenu 2ème phase (2021-2022) secteur Avilley
Suite au diagnostic initié par la Communauté de Communes en 2011, deux phases de travaux ont été programmées dans l’objectif de restaurer le Crenu. Une première phase avait déjà pu être menée sur le secteur de Rognon en 2020. Le SMAMBVO, en partenariat avec la Communauté de…
15.02.2022
Travaux
Restauration du ruisseau de Notre Dame par le SIBHVO
Contexte : Originellement un cours d’eau typique du piémontPiémontUne piémont est la géographie est une vaste plaine située au pied d’un massif montagneux. Vosgien, le ruisseau de…
16.09.2022
Travaux
Travaux de restauration de la Linotte et de la Linotte et de la Quenoche à Loulans-Verchamps
Travaux de restauration de la Linotte et de la Quenoche à Loulans-Verchamps En Bref ! L’Homme a déplacé, rectifié et curé la Linotte et la Quenoche afin de pouvoir y développer les activités qui se sont succédées aux abords de ces cours d’eau. Toutes ces altérations avaient pour objectif principal…
02.02.2024
Études et suivis
Suivi N+3 après travaux de restauration de la Linotte et de la Quenoche à Loulans Verchamp
Suivi N+3 des travaux de restauration de la Linotte et de la Quenoche à Loulans-Verchamp Rappel des travaux Des travaux de restauration hydromorphologique ont été effectués en 2020 sur la Quenoche et la Linotte à Loulans-Verchamp afin de rétablir un cours d’eau méandriforme. Le projet vise d’abord à rétablir le…

Pourquoi restaurer les rivières ?

L’impact des humains sur les milieux aquatiques et les rivières en particulier est très important et a commencé dès le début de la révolution industrielle. Les impacts des activités humaines ont progressivement déséquilibré les écosystèmes aquatiques et les conséquences de ces déséquilibres sont nombreuses aujourd’hui.

Des modifications morphologiques

Une modification morphologique, c’est une modification de la forme de la rivière. Depuis plus de 200 ans, les rivières sont modifiées par différentes infrastructures et aménagements humains aux impacts forts sur les milieux aquatiques. Leur capacité de transport sédimentaire est notamment fortement dégradée par ces aménagements.

L’incision des cours d’eau : Conséquence d’un déséquilibre lié au transport sédimentaire.

L’une des plus importantes perturbations physiques rencontrée sur le bassin versant est l’incision généralisée de ses cours d’eau. Les lits de l’Ognon, mais aussi d’une très grande partie de ses affluents se sont effectivement enfoncés au cours du temps en raison des différentes activités ayant limité les capacités des cours d’eau à s’approvisionner en matériaux (sable, graviers, galets, branchages, …). Cette incision a des conséquences majeures parmi lesquelles on peut citer une homogénéisation des habitats du lit mineur, une déconnexion des annexes du cours d’eau, une diminution de la réserve en eau dans la nappe d’accompagnement ou encore une augmentation des risques d’effondrement des berges et une perte de milieux humides. La recharge granulométrique menée par les syndicats de rivières sur certains de nos cours d’eau (Linotte, Crenu, …) a pour objectif de permettre aux ruisseaux et rivières de retrouver un socle sédimentaire satisfaisant et à même de restaurer à minima les principales fonctions auxquelles il participe ainsi que les habitats qu’il génère.

Les besoins en matériaux

Transportés par le cours d’eau, qui y dépense une bonne partie de son énergie en crue, les sédiments et alluvions présents sur le fond du lit et sur ses berges contribuent au maintien et à l’entretien de l’équilibre dynamique des formes du ruisseau. En effet, les rivières oscillent en permanence de part et d’autre d’un équilibre entre les matériaux qu’elles transportent (les sédiments issus de l’érosion) et l’eau capable de les évacuer. C’est la dynamique fluviale. Elles vont ainsi déposer à certains endroits des sédiments qu’elles ont arrachés à d’autres, on observe alors au cours du temps, une lente « reptation » de la rivière semblable au déplacement des serpents. Par ce phénomène, le cours d’eau ajuste sa pente, la géométrie de son lit, conformément aux caractéristiques de la vallée dans laquelle il s’écoule.

Le transport sédimentaire naturel des rivières du bassin versant de l’Ognon a été altéré de façon majeure par l’action de l’homme. La morphologie de nos cours d’eau a largement été modifiée et nos rivières peinent aujourd’hui à trouver leur équilibre.

Les causes de ces perturbations :

Les gravières et sablières :

Si l’extraction est réalisée dans l’espace de mobilité du cours d’eau (c’est-à-dire l’espace ou celui-ci devrait pouvoir se déplacer naturellement), il est régulièrement mis en place une protection lourde (enrochement des berges, digue, merlon,…) afin d’éviter que l’évolution du lit n’atteigne la ou les gravières. Aussi, l’espace de divagation de la rivière est réduit. Elle va alors arracher les matériaux au fond du lit plutôt que sur les berges consolidées (et donc s’enfoncer).

Si plusieurs gravières se succèdent, comme cela peut être le cas sur l’Ognon, elles représentent alors un axe préférentiel d’écoulement lors d’une crue, capturant le lit mineur et donc peuvent potentiellement modifier le tracé du cours d’eau de manière définitive. Après capture du cours d’eau, ces gravières ont alors un impact identique aux extractions en lit mineur : blocage du transport solide, érosion, enfoncement du lit, accélération des crues…

L’extraction des granulats est interdite dans le lit mineur des cours d’eau depuis 1994, mais le bassin versant de l’Ognon a été très fortement exploité pour l’extraction des granulats. On retrouve aujourd’hui un nombre important de gravières aux implications majeures.

La construction de seuils et de barrages :

Ils ont été construits à l’origine pour l’irrigation des terres de fond de vallée, pour faire tourner la roue d’un moulin, alimenter un plan d’eau, abreuver le bétail ou protéger les fondations des ponts contre la déstabilisation…

Edifiés dans le lit du cours d’eau, ils bloquent le transit des sédiments qui s’accumulent dans la retenue créé par l’édifice. En aval du seuil, le cours d’eau cherche à se recharger en matériaux solides afin d’ajuster sa géométrie, il amplifie alors les phénomènes d’érosions créant des érosions anormales mais également en s’enfonçant.

L’aménagement artificiel des berges :

Les différents enrochements, murs et digues mis en place pour fixer les berges et arrêter l’érosion, déconnectent la rivière de ses zones de fourniture en matériaux, limitant sa recharge en sédiments. Leur faible rugosité facilite également l’accélération de l’eau et ainsi augmentent sa puissance. Celui-ci va alors éroder principalement les secteurs situés immédiatement aux alentours de ses infrastructures et provoquer son incision.

Le curage et la rectification des ruisseaux :

Ces opérations, qui ont pour objectif de faciliter l’évacuation de l’eau sur un secteur donné, donnent le même type de perturbations que les précédents. Ce type de travaux vise ainsi à réduire la rugosité du lit et à limiter les débordements en retirant l’ensemble des sédiments grossiers et en creusant artificiellement le ruisseau. De même il est recherché une évacuation accélérée de l’eau en « rectifiant » le cours d’eau et donc en diminuant sa sinuosité. En l’absence de sinuosité et de rugosité, l’eau voit sa vitesse et son énergie augmenter et la capacité d’érosion du ruisseau est amplifiée. Le cours d’eau cherche alors à « récupérer » le substrat qui lui a été enlevé et va amplifier son action d’érosion sur les secteurs lui offrant une « prise », c’est-à-dire les secteurs les moins linéaires. Il va également « surcompenser » localement son déficit en sédiments en s’incisant au niveau des secteurs modifiés mais également en amont et en aval de ceux-ci.

Barrage sur l’Ognon à Geneuille
Les gravières perturbent l’équilibre de la rivière
Les barrages, même de faible hauteur, limitent le transport sédimentaire.
Barrage sur l’Ognon à Bresilley

Des pollutions et dégradations diverses :

Les pollutions liées aux rejets de produits dans l’eau :

Malgré les traitements réalisés par les stations d’épuration, de nombreux produits chimiques se retrouvent dans les rivières. Des médicaments jetés dans les égouts aux produits ménagers en passant par les rejets nocifs des industries, l’eau des rivières est souvent polluée. L’utilisation des produits phytosanitaires dans l’agriculture a également un impact important. Ces produits pénètrent dans les nappes phréatiques et rejoignent progressivement les eaux de la rivière.

La multitude de produits différents qui se retrouve à des concentrations diverses dans les eaux des rivières est inévitablement une source réelle de déséquilibres.

La dégradation des berges due à la divagation du bétail :

Le piétinement des berges est souvent dû au bétail qui vient boire aux abords d’une rivière, ce qui fragilise les berges. Cette dégradation peut entrainer la disparition de certaines espèces vivantes nécessaires à l’épanouissement de l’écosystème local. Si un piétinement léger peu présenter des avantages, le surpiétinement peu avoir des conséquences.

Dégradation des berges liée au piétinement du bétail
Les rivières qui méandrent favorisent le développement de la biodiversité.

Pourquoi préserver l’état naturel des rivières ?

Préserver l’état naturel des rivières, c’est préserver la biodiversité et les équilibres qui garantissent le bon fonctionnement des écosystèmes.

« Une rivière en bonne santé rend des services à tous. Si ces bénéfices disparaissaient, leurs substitutions artificielles couteraient des milliards d’euros. »

Une rivière en bonne santé, c’est :

  • Une qualité de l’eau préservée et donc une bonne santé pour tous les êtres vivants.
  • Des inondations rares et limitées dans les dégâts. Quand la morphologie des cours d’eau est préservée, que les zones humides ne sont pas drainées, les risques d’inondation sont considérablement réduits.
  • Une biodiversité riche grâce à des écosystèmes en bonne santé, un patrimoine naturel valorisable.

Quelles solutions de restauration ?

La création de zones inondables :

Pour limiter les impacts des inondations en préservant la biodiversité locale, les syndicats d’aménagements de la vallée de l’Ognon ont la compétence GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations). Cette compétence consiste au développement de solutions permettant le déplacement des inondations dans des zones non urbanisées. Ces zones, implantées dans des milieux ruraux, permettent la restauration de zones humides autrefois détruites pas l’homme. Très riches en biodiversité, ces zones jouent un rôle tampon lors des crues et limitent considérablement les inondations, réduisent la vitesse de l’eau et donc les dégâts provoqués par les débordements. Ces zones favorisent également l’infiltration de l’eau dans le sol tout en jouant un rôle purificateur.

Passe à poissons de Voray-sur-l’Ognon
Page complète : Rétablir la continuité écologique Page complète : Rétablir la continuité écologique

Le rétablissement de la continuité écologique :

La plupart des rivières aujourd’hui sont modifiées : Le cours de l’eau est transformé par différents aménagements. Ainsi, les nombreux barrages et les nombreux seuils existants sur les rivières limitent, voir bloquent complètement le passage des poissons qui remontent la rivière pour se reproduire. Ces ouvrages limitent donc le développement de la biodiversité en limitant la continuité écologique ( les liens existants entre les différents écosystèmes) et contribuent au déséquilibre écologique du cours d’eau. 

Ce que les syndicats font pour rétablir la continuité écologique :

  • Création de passes à poissons permettant aux poissons de remonter les barrages, seuils
  • Suppression des barrages quand c’est possible et réaménagement de la rivière dans son lit d’origine. 
  • … 
Barrage de Cromary

La participation à l’équilibre écologique de la rivière :

Création et entretien de frayères :

Depuis les années 80, le syndicat intervient dans la restauration et l’entretien des frayères à brochets. La préservation et la restauration de ces milieux sont des enjeux très forts sur les secteurs les plus en aval du bassin, d’autant plus qu’ils sont généralement caractérisés par une richesse faunistique et floristique exceptionnelle. L’objectif final étant de restaurer et conserver des peuplements viables de cette espèce à fort enjeux écologiques sur la vallée et dans le même temps conserver la richesse liée à ces zones spécifiques.

Limitation du développement des espèces invasives :

  • Lutte contre la renouée du Japon 
  • Lutte contre la prolifération des ragondins : Espèce exotique en provenance d’Amérique du Sud qui détruit les berges et transmet des maladies comme la leptospirose.
  • Arrachage de Jussies

Arrachage de Jussies