Lancement du diagnostic du bassin versant de la Vèze de Brans

Publié le 19.05.2022

Introduction

Au printemps 2022, le SMAMBVO a engagé un diagnostic sur le bassin versant de la Vèze de Brans, en basse Vallée de l’Ognon, dans le département du Jura. Ce diagnostic précède un avant-projet de restauration qui listera les actions à mettre en place pour une restauration écologique du ruisseau.

Le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) élaboré pour la période 2022-2027, qui définit les orientations et les objectifs permettant la restauration et la gestion équilibrée de la ressource en eau spécifie un état écologique dégradé des cours d’eau et des pressions « par pollution par les pesticides » sur le bassin versant de la Vèze de Brans.

Conformément à ce schéma directeur, le SMAMBVO, en accord avec la communauté de communes Jura Nord, a inscrit un projet de restauration écologique des cours d’eau de cette zone. La phase de diagnostic en cours a pour objectif une meilleure connaissance de l’état biologique (diversité faune et flore aquatique), de l’état physico-chimique (température de l’eau, nitrates, oxygène) et de l’état chimique (métaux lourds, pesticides du cours d’eau).

Le ruisseau de la Vèze de Brans, peu après sa source, dans sa partie forestière

Le territoire

Le ruisseau de la Vèze de Brans s’étend sur un linéaire d’une dizaine de kilomètres et est rejoint dans son parcours par le ruisseau du Bois, ruisseau essentiellement forestier de 2.5km et abritant la fragile écrevisse à pieds blancs, synonyme d’une bonne qualité de l’eau et protégée par un arrêté de protection de Biotope. Plus en aval, le ruisseau de la Vèze est rejoint par le ruisseau de Brans. D’autres petits affluents de plus petite taille viennent également renforcer son débit tout le long de son parcours jusqu’à la rivière Ognon.

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Le territoire du bassin versant de la Vèze de Brans
Ruisseau de la Vèze de Brans

L’état du ruisseau

À sa source, le ruisseau de la Vèze de Brans s’écoule dans le massif forestier de la Serre et s’avère en bon état morphologique jusqu’à son arrivée dans la partie aval, plus agricole. Modifié dans sa partie aval pour les besoins de l’agriculture, le ruisseau perd sa forme naturelle, ses fonctionnalités  (moins de filtration, réchauffement de l’eau, déconnexion de la plaine environnante synonyme de perte de biodiversité et de manque de fertilité des sols environnants) et subit des pressions sous la forme de pollutions d’origine agricole.

L’Agence de l’eau RMC classe donc le ruisseau en état écologique moyen entre 2011 et 2015 à cause de déficits en oxygène, d’une morphologie (forme du ruisseau) dégradée et d’un excès en phosphore. La biodiversité du cours d’eau est également touchée par cette dégradation de l’état du cours d’eau : Des pêches réalisées en 2018 par la Fédération de pêche du Jura font état de la présence anormale de gardon, ablette et perche soleil et de l’absence anormale de chabot, truite fario et de loche franche.

Le diagnostic

Présentation de l’étude de diagnostic écologique :

  • Bibliographie : analyse des données historiques, des archives, des cartes et des précédentes études réalisées sur le secteur.
  • Analyse de la faune et de la flore aquatique
  • Analyses physico-chimiques
  • Étude des sols du bassin versant
Pose de sondes thermiques sur le ruisseau de la Vèze de Brans

Phase d’étude de la qualité biologique : évaluation de la qualité de l’eau et de la qualité physique (pollutions organiques, excès en nutriments)

  • Pêche des poissons sur les cours d’eau avec identification, mesure et comptage des poissons et comparaison à la référence.
  • Recherche des invertébrés aquatiques : Prélèvements, détermination à la loupe et comparaison à une référence.
  • Mesure des diatomées (micro-algues) : Prélèvements sur des pierres en fond de cours d’eau, détermination au microscope x1000 et comparaison à une référence.  
  • Prospections nocturnes pour mesurer l’état des populations d’écrevisses à pattes blanches sur le ruisseau du bois.

Phase d’étude de la qualité physico-chimique : évaluation de la qualité de l’eau et détermination des origines des perturbations

  • Analyses en laboratoire et mesures à la sonde du pH, des nitrates, nitrites, phosphore et oxygène puis comparaison aux règles d’évaluation de l’état des eaux.  
  • Recherche de produits phytosanitaires (pesticides) dans l’eau et recherche de métaux lourds dans les sédiments avec analyse en laboratoire et comparaison aux normes et analyse des impacts sur la biologie.

Études pédologiques : évaluation des risques de transferts d’intrants (polluants) depuis le bassin-versant vers les cours d’eau par la porosité des sols : ciblage des zones à risques afin de proposer des solutions d’amélioration (haies, zones tampons).

  • Mesure de la profondeur des sols, des types de sols, des pentes par sondages pédologiques.

Suivi thermique : évaluation de l’impact des étangs (retenues d’eau artificiels), et du manque de ripisylve.

  • Mesure de la température de l’eau toutes les heures (utilisation de sondes thermiques) sur 5 à 6 mois, prise en compte de la période estivale.

Étude de la qualité physique, morphologique du cours d’eau (évaluation de la qualité de l’état physique du cours d’eau et ciblage des zones à restaurer).

  • Encaissement du cours d’eau : le cours d’eau est enfoncé, déconnecté des prairies environnantes, rectiligne car modifié par l’homme, ce qui limite la biodiversité, sa capacité à filtrer, refroidir, oxygéner l’eau et sa capacité à fertiliser les sols par expansion lors des crues.

Diagnostic prévu entre Avril 2022 et Octobre 2022 pour des propositions d’actions et une concertation entre fin 2022 et début 2023.

Financement de l’étude

50% par l’Agence de l’eau

30% par la région Bourgogne Franche-Comté

20% par le SMAMBVO