Réalisation d’un inventaire des populations d’amphibiens sur l’ENS Réseaux Mares

Publié le 22.03.2022

Introduction :

Qu’est-ce qu’un amphibien ?

Les amphibiens correspondent aux Anoures (grenouilles et crapauds) et Urodèles (salamandres et tritons). Les amphibiens ont un cycle de vie biphasique, c’est-à-dire qu’ils vivent une partie de leur vie dans les milieux aquatiques (mares, étangs, zones humides) et une partie dans les milieux terrestres (forêts, prairies, jardins).

Cette caractéristique les rend vulnérables à de nombreuses perturbations (destruction de leurs habitats, fragmentation le leurs zones de vie par les routes et les activités humaines, pollutions diverses,…). Pour ces raisons les amphibiens sont en déclin dans le monde entier. La France et la région Franche-Comté ne sont pas épargnés et les populations de plusieurs espèces ont grandement diminuer.

Les solutions mises en place pour la protection des amphibiens :

Afin de protéger les milieux favorables aux amphibiens, le Conseil Départemental du Doubs (CD 25) a mis en place un Espaces Naturel Sensible (ENS) sur la Vallée de l’Ognon intitulé : « Enjeux amphibiens entre Besançon et Ognon en vallée de l’Ognon ». La gestion de cet espace est assurée par le Syndicat Mixte de la Moyenne et Basse Vallée de l’Ognon (SMAMBVO) et un suivi annuel des populations de Rainettes vertes (Hyla arborea) est effectué par la Ligue pour la Protection des Oiseaux de Franche-Comté (LPO-FC). Afin de protéger les milieux favorables aux amphibiens, le Conseil Départemental du Doubs (CD 25) a mis en place un Espaces Naturel Sensible (ENS) sur la Vallée de l’Ognon intitulé : « Enjeux amphibiens entre Besançon et Ognon en vallée de l’Ognon ». La gestion de cet espace est assurée par le Syndicat Mixte de la Moyenne et Basse Vallée de l’Ognon (SMAMBVO) et un suivi annuel des populations de Rainettes vertes (Hyla arborea) est effectué par la Ligue pour la Protection des Oiseaux de Franche-Comté (LPO-FC).

Toutefois, après 13 ans de gestion sur ce secteur, la Rainette verte est toujours menacée, avec un effondrement des populations et un unique site de reproduction identifié au printemps 2020 contre 15 à son maximum en 2012. Les causes de ce déclin n’ont pas fait l’objet d’études approfondies et l’évolution des autres populations d’amphibiens est inconnue. Pour cela, un inventaire de toutes les espèces d’amphibiens à eu lieu pendant le printemps 2021.

Le déclin de la Rainette verte a poussé la création de l’ENS Réseaux Mares
Salamandre tachetée
Triton alpestre

Matériel et méthodes :

Une visite de terrain a été effectuée à la mi-avril, en journée pour caractériser les sites aquatiques (profondeur maximale, pente des berges, densité de végétation aquatique, …) et les habitats terrestres à proximité (cultures, forêt feuillus, …). Les autres visites se sont déroulées de nuit étant donné que les amphibiens sont des espèces principalement nocturnes. Le premier passage d’inventaire s’est déroulé fin avril tandis que le second passage a pris place à la mi-mai.

Les amphibiens ont été inventoriées selon trois techniques :

  • L’écoute des chants (uniquement pour les Anoures mâles)
  • La prospection à la lampe et épuisette (toutes les espèces)
  • La pose de nasses (toutes les espèces)

Résultats :

Espèces trouvées pour les Anoures (grenouilles, crapauds) sont :

  • Les Grenouilles vertes (Pelophylax sp.)
  • La Grenouille rousse (Rana temporaria)
  • Le Crapaud calamite (Epidalea Calamita)
  • Le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata)
  • La Rainette verte (Hyla arborea) : espèce recensée par la LPO BFC

Espèces trouvées pour les Urdodèles (tritons, salamandres) sont :

  • Le Triton palmé (Lissotriton helveticus)
  • Le Triton alpestre (Ichtyosaura alpestris)
  • Le Triton crêté (Triturus cristatus)
  • Le Triton ponctué (Lissotriton vulgaris)
  • La Salamandre tachetée (Salamandra salamandra)

Les deux passages nocturnes ont permis la détection de 10 espèces d’amphibiens dont 5 Anoures et 5 Urodèles. La moyenne de richesse spécifique par mare est de 3.3 espèces. Chaque mare accueille au minimum une espèce. La richesse spécifique maximale est de 6 espèces d’amphibiens : Richesse retrouvée sur 2 sites de l’espace naturel sensible.

Grenouille verte
Grenouille rousse

Conclusion

La richesse moyenne de 3,3 espèces d’amphibiens sur la zone d’étude peu semblait faible mais celle-ci est semblable à la richesse spécifique moyenne en amphibiens trouvée à l’échelle nationale. En effet, plusieurs études sur les amphibiens trouvent des richesses spécifiques moyenne comprise entre 2 et 4 espèces, avec de multiples secteurs comprenant une richesse moyenne de 3 espèces. Ainsi, les résultats obtenus indiquent que le réseau de mares étudiées reste attractif pour plusieurs espèces d’amphibiens. Cette étude fournit des données réactualisées sur la présence d’amphibiens dans les sites de reproduction et permet ainsi de dresser un état des lieux du peuplement d’amphibiens au sein de l’ENS « Enjeux amphibiens entre Besançon et Ognon ». La mise en place d’un suivi devrait idéalement être réalisée de nouveau dans les années à venir. Celui-ci devrait débuter en mars et finir en juillet afin d’évaluer au mieux le cortège batrachologique. Enfin, concernant l’espèce cible du réseau ENS, les années de suivis réalisées par la LPO-FC ont permis de dresser un bilan de l’état de la population de Rainette verte sur le réseau de mare. Cependant, les causes exactes du déclin de l’espèce sur le territoire restent encore floues. Les facteurs de raréfaction de l’espèce semblent en effet difficiles à identifier aux vues de la dynamique populationnelle particulière de l’espèce mais aussi compte tenu des changements environnementaux locaux (construction de la LGV, étalement de l’urbanisation, densification du trafic routier, …) et globaux (réchauffement climatique, diminution du nombre d’insectes, …) que le territoire subit depuis quelques années. Ainsi, l’établissement d’un programme d’action spécifique aux amphibiens portant sur les sites de reproduction, les habitats terrestres, les corridors écologiques et la réduction de l’impact des infrastructures anthropiques semble indispensable pour préserver la biodiversité en vallée de l’Ognon.